Sauriez-vous travailler avec une personne qui ne jure que par Kanban ? A quels types de discussions pouvez-vous vous attendre avec un expert Lean ? Et comment savoir si vous avez besoin d’un management de projet Scrum ou SAFe ? Faisons un point de vocabulaire sur ces concepts associés, parfois à tort, aux méthodes Agiles !
Difficile de parler d’approche Agile sans aborder Scrum. Et pour cause : il s’agit de l’un des frameworks Agile les plus plébiscités par les entreprises pour développer des produits à forte valeur ajoutée, dans une limite de temps optimisée !
Le framework Agile Scrum s’appuie sur une démarche itérative et incrémentale pour développer un produit :
Ce sont le Product Owner et un Scrum master qui animent le framework Scrum. Néanmoins, il n’y a pas de relation au sein d’un projet Scrum. En effet, chaque participant au projet est considéré comme un expert et porte une responsabilité à part égale dans le maintien de l’efficacité de la méthode Agile Scrum et dans le succès du projet. Chaque décision est le fruit d’un consensus. Et chacun peut et doit exprimer ses idées pour résoudre une difficulté ou améliorer le produit, mais aussi ses objections aux propositions avancées par les autres.
Plusieurs cérémonies rythment les projets Scrum afin d’assurer le suivi de la progression du projet et de prendre des décisions avec l’ensemble de l’équipe (daily scrum, sprint planning, sprint review et sprint retrospective) et ce, jusqu’à la livraison finale du produit.
Le framework Agile Scrum est essentiellement centré sur la phase de réalisation d’un produit ou d’un service. La façon dont le produit s’inscrit dans l’organisation de l’entreprise, l’intérêt et les moyens ne sont pas des éléments considérés comme déterminants dans la bonne mise en œuvre de Scrum.
Par ailleurs, il est à noter que Scrum fonctionne de façon optimale avec des équipes de production réduites : 10 personnes maximum. Product Owner et Scrum master inclus s’ils ont des tâches attribuées dans le Sprint Backlog.
Lorsqu’on parle de Kanban, la première image qui vient à l’esprit est son outil de management de production. Le fameux tableau Kanban avec ses petits post-it, réels ou virtuels. Dans les faits, il s’agit d’une méthode Agile de management de projet issu de la pensée Lean, qui met l’accent sur la flexibilité d’une équipe à répondre rapidement à de nouvelles demandes d’un commanditaire et à livrer en flux continu.
Pour ce faire, Kanban repose sur 3 principes clés :
Kanban met l’accent sur l’autonomie des personnes et sur une collaboration accrue au cours du projet. Contrairement à Scrum, il n’y a pas de rôles spécifiques attachés à Kanban. Par défaut, toutes les personnes impliquées dans le projet ont accès au tableau et peuvent librement modifier l’état des cartes qui leur sont attribuées. Toutefois, dans les faits, le chef de projet gère le tableau. Il s’assure que les tâches prioritaires ou qui présentent le plus de dépendances soient traitées au moment opportun.
Par ailleurs, le modèle de tableau utilisé ainsi que le contenu des cartes ne sont pas standardisés par le framework Kanban. Il s’agit de conventions décidées d’un commun accord par l’équipe en début de projet. Ainsi, il est possible, par exemple, de représenter le flux de travail des membres de l’équipe plutôt que ceux d’un projet (chaque ligne est associée à une personne), d’attribuer ou non des dates de réalisation aux tâches…
Il est très difficile de planifier un projet sur plusieurs mois avec ce framework. Néanmoins, ce dispositif de management visuel et participatif est efficace pour la gestion du quotidien de l’équipe.
On utilise souvent les outils Kanban avec le framework Scrum pour le développement de produit : on parle alors d’approche Scrumban.
Envie d’explorer un peu plus en détail les méthodes Scrum et Kanban ? C’est par ici que cela se passe !
La majorité des méthodes Agiles se heurtent à un problème de taille. La taille de l’équipe en l’occurrence : difficile de maintenir le consensus et une communication claire au-delà d’une dizaine de collaborateurs sur un même projet. Toutefois, depuis quelques années, les pratiques observées dans les entreprises ont fait émerger le concept d’Agile@Scale ou agilité à l’échelle en français.
Agile@scale ajoute des principes de coordination des équipes et de nouveaux rôles aux principes et rôles déterminés par le framework adopté par les équipes. Ainsi, jusqu’à 150 personnes peuvent travailler de concert sur un même projet en utilisant un référentiel commun (SAFe, LeSS, Nexus ou Spotify par exemple).
SAFe est le référentiel d’Agile@scale le plus utilisé pour accompagner la transformation des entreprises vers un modèle d’organisation et de gouvernance plus agile. L’idée est d’étendre les principes et pratiques Agile et Lean à toutes les fonctions de l’entreprise, pour aligner leurs activités vers la réalisation d’un objectif commun.
Toutes les équipes fonctionnent selon la méthode agile Scrum (parfois complétée par des éléments et artefacts issus d’autres frameworks Agile). SAFe ajoute à ce framework 2 principes, qui vont aider les équipes à atteindre l’objectif commun de l’entreprise :
Côté mise en œuvre, on répartit les rôles, process et pratiques SAFe sur 4 couches :
Selon la maturité et la taille de l’organisation, on déploie SAFe au minimum sur les deux premières couches (Team et Program) ou bien sur l’ensemble des couches en fonction des objectifs de l’entreprise.
Le référentiel SAFe fait l’objet de nombreuses critiques. On met souvent en cause la rigidité du processus de mise en place et le retrait d’une partie de la liberté des équipes à prendre des décisions par elles-mêmes. Les critiques les plus sévères qualifient le référentiel SAFe d’anti-Agile.
De plus, il est important de noter que le référentiel SAFe va au-delà de la transformation de l’organisation et des processus de travail d’une entreprise. En effet, sa mise en place entraîne un changement profond de la culture de l’entreprise et de ses valeurs. Par conséquent, il est nécessaire de prévoir un dispositif d’accompagnement à ces changements culturels, pour garantir le succès de la démarche.
Le Lean et l’Agile ont en commun d’être des approches qui modifient l’organisation du travail de manière radicale en impliquant les équipes dans la réussite de l’entreprise. Lean comme Agile ont donné naissance à des frameworks et des outils qui permettent de produire rapidement tout en répondant aux demandes des clients.
Néanmoins, les deux approches visent des objectifs différents. Dans les méthodes Agiles, les itérations permettent d’améliorer un produit qui fonctionne, par l’ajout ou l’optimisation de fonctionnalités. En Lean, on s’attache à optimiser les processus de production (qualité, coûts, délais). Ainsi, l’équipe devient plus efficace, et donc délivre plus de valeur au client.
L’approche Lean repose sur plusieurs principes :
Le Lean favorise le management visuel pour favoriser la communication et simplifier la prise de décisions. L’idée est que chacun peut contribuer à améliorer un processus, sans nécessairement être un expert en management. La méthode Agile Kanban est un des produits de la pensée Lean.
Les approches Lean et des Méthodes Agiles ne sont pas incompatibles, bien au contraire. Dans de nombreuses entreprises, ces deux systèmes cohabitent pour créer des produits et services à forte valeur ajoutée pour le client, tout en en optimisant les chaines de production.
Envie d’explorer un peu plus en détail les méthodes Scrum et Kanban ? C’est par ici que cela se passe !
Et si vous souhaitez voir les concepts décrits ci-dessus en action, prenez rendez-vous avec nos experts en complétant ce formulaire !